Un « échec cuisant » pour les Voiles rouges
– Elles ne reviendront pas cette année. En raison d’une mésentente sur la mise en disposition
de la salle de Ti Anna, Les amis de Port-Anna ont indiqué ne pas organiser la fête des Voiles
rouges.
Trois questions à…
Anthony Morel, conseiller municipal d’opposition et élu sur la liste Une nouvelle dynamique
pour Séné*.
Quelle a été votre réaction lors de l’annonce de l’annulation de la fête des Voiles rouges ?
Pour la première fois en quarante ans d’existence, Port-Anna n’accueillera pas la Fête des
voiles rouges. C’est à la fois un échec évident d’un point de vue touristique et une grande
déception pour tous les Sinagots et les Sinagotes.
Je pense aussi à tous les organisateurs, les associations et les bénévoles qui sont parvenus à
force de persévérance, à faire des Voiles rouges, la vitrine maritime de notre commune. C’est
une véritable atteinte à notre culture.
Comment en est-on arrivé là ?
Le problème a pour origine l’élaboration du bail de Ti Anna. Son étude, effectuée par Gérard
Delamotte de mon groupe d’élus d’opposition, a mis en lumière la réalité du bail commercial.
C’est un élément important puisqu’il donne à l’exploitant une grande liberté de jouissance sur
cet établissement.
La différence est de taille avec le projet initial qui devait faire de Ti Anna, restaurant
d’insertion, un haut lieu de la culture bretonne en lien étroit avec les associations. Ce bail
empêche désormais toutes possibilités d’accord entre les parties. Ce bâtiment, d’un montant
d’environ 800 000 €, a été financé en partie par l’argent des contribuables sinagots.
Le bail a-t-il été signé en connaissance de cause ou est-il le fruit d’une méconnaissance de la
mairie ?
Dans les deux cas, cela interroge. Si l’exploitant le souhaite, il a aujourd’hui la
possibilité de revendre le fonds de commerce. Ces conséquences sont difficiles à accepter, il
est nécessaire de prendre des mesures.
Les Voiles rouges pouvaient-elles quand même être organisées ?
Les festivités auraient pu avoir lieu si la Ville avait favorisé la culture du dialogue et le vivre-
ensemble. Une partie des recettes de la Fête est habituellement redistribuée par Les amis du
Port-Anna aux associations sportives sinagotes. La concurrence de Ti Anna, ouverte durant la
manifestation, aurait eu un impact financier négatif sur les bénéfices.
En raison du contexte et des enjeux, la municipalité et le restaurant Ti Anna n’auraient-ils pas
pu consentir, en admettant les avantages accordés à Ti Anna et par solidarité, à fermer durant
ces deux jours ?Si rien ne change, je me demande quelles vont être les répercussions pour l’organisation de la Semaine du Golfe en 2023…
*Contactée, la mairie de Séné n’a pas souhaité répondre à nos questions.